Portraits d’Artistes-Marc Chagall

Portraits d’Artistes-Marc Chagall

10 choses à connaître sur la vie de:

Marc Chagall

Illustration:

Marc Chagall

de Ida Kar
Vintage bromide print, 1954 @ National Portrait Gallery, Londres

1. Le Pèlerinage vers le Shtetl :

Marc Chagall est né le 7 juillet 1887 dans le village juif de Liozna, près de Vitebsk, dans l’Empire russe (aujourd’hui en Biélorussie). Ce contexte rural influencera profondément son œuvre, même après son émigration en France.

Window in the Country (Liozna) Marc Chagall 1915

« Window in the Country(Liozna) », Marc Chagall, 1915

2. De Vitebsk à Paris :

Après avoir étudié à l’école d’art de Vitebsk, Chagall part pour Saint-Pétersbourg, puis s’installe à Paris en 1910. La capitale française devient son foyer artistique, où il découvre le cubisme et le fauvisme tout en développant son propre style distinctif.

Chagall a souvent déclaré être « un mort-né ». Le 7 juillet 1887, jour de sa naissance, le village où vivait sa famille est attaqué par les Cosaques, et la synagogue incendiée. Le thème de l’enfance revient souvent dans ses œuvres, et malgré la pauvreté des familles juives russes à l’époque des tsars, l’artiste dépeint ses jeunes année comme une période heureuse.

"L'Atelier", Marc Chagall, 1910

L’ATELIER

Il s’agit de la pièce principale du premier appartement de Chagall à Paris, au cœur de Montparnasse. Bien que daté de 1910, le tableau ne peut avoir été peint avant 1911, date à laquelle, selon des sources sûres, Chagall arrive à Paris.

3. L’Amour éternel :

Le grand amour de Chagall, Bella Rosenfeld, était une jeune fille issue d’une famille d’orfèvres juifs fortunés. Le couple se marie en 1915, et leur fille Ida naît l’année suivante. Bella, que Chagall considérait comme son âme-sœur, apparaît dans plusieurs des ses œuvres. Lorsqu’elle décède en 1944, l’artiste entre dans une profonde dépression et cesse de peindre pendant neuf mois, avant de retrouver goût à la vie grâce à sa fille.

Bella Rosenfeld et Marc Chagall
Bella Rosenfeld et Marc Chagall

4. Chagall et la Révolution Russe :

Marc Chagall accueille avec enthousiasme la Révolution bolchevique en 1917, qui met fin à la guerre et fait des Juifs des citoyens comme les autres. Il devient Commissaire des arts à Vitebsk, dirige une école d’art, et organise festivals et manifestations révolutionnaires. Mais les leaders communistes locaux n’apprécient guère son art et l’on critique son « manque de vision révolutionnaire ». Il quitte ses fonctions et, refusant que son art soit censuré et acculé à la misère, il quitte son pays en 1922.

Marc Chagall L'Ouvrier 1920

Marc Chagall. — « L’Ouvrier », 1920-1921. Maquette de costume pour la pièce « Le Camarade Khlestakov », de Dimitri Smoline

5. La Fuite du Nazisme :

En 1937, Chagall s’installe en France, fuyant les persécutions nazies. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est déclaré « artiste dégénéré » par les nazis, et la plupart de ses œuvres exposées en Allemagne sont détruites.

Il doit fuir le régime de Vichy qui lui retire en 1943 la nationalité française qui lui avait été refusée dans un premier temps avant d’être enfin accordée en 1937. Grâce à une invitation du MOMA à New York et l’intervention du Rescue Committee, Chagall quitte fin 1940 la France pour se réfugier avec sa famille à New York pendant la 2e Guerre Mondiale.

Marc Chagall "Le Père"(1921)

Cette huile sur toile de 1911, Le Père, désormais estimée entre 6 et 8 millions de dollars, avait été achetée en 1928 par un luthier polonais juif, David Cender, qui avait perdu ses biens quand il avait été forcé de s’installer dans le ghetto de Lodz.

6. La Bible de Chagall :

Chagall était fasciné par la Bible. À la fin des années 50, il travaille sur un corpus de 17 œuvres d’art illustrant le message Biblique, qui constitue aujourd’hui la première partie de la collection du musée national Marc Chagall à Nice. Il crée également des fenêtres et une mosaïque extérieure pour le bâtiment, inauguré en 1973.

Sa série de gravures illustrant la Bible, publiée dans les années 1950, est considérée comme l’une de ses réalisations les plus significatives. Ces œuvres reflètent son identité culturelle et son attachement aux traditions juives.

Marc Chagall-Gravures

Marc CHAGALL – LA BIBLE. (Suite des eaux-fortes gravées de 1931 à 1939 – Tériade 1956).

7. Le Plafond de l’Opéra de Paris :

En 1964, Chagall crée un plafond pour l’Opéra Garnier de Paris. Cette œuvre monumentale, aux couleurs vives, représente neuf scènes d’opéras célèbres et témoigne de son intérêt pour le lien entre la musique et la peinture.

André Malraux, ministre des Affaires culturelles, décida en 1960 ce geste spectaculaire, hardi à l’époque : confier le décor du plafond de l’Opéra à Marc Chagall. Il y avait certes un précédent récent – qui n’était pas une réussite : le plafond peint par George Braque en 1952 dans la salle Henri II du Louvre à la place d’une peinture « officielle » d’antan. Ce ne fut pas un geste unique de la part de Malraux puisque, l’année suivante, il commanda aussi à André Masson un plafond pour le théâtre de l’Odéon.

Marc Chagall Opéra de Paris

Marc Chagall, Le plafond de l’Opéra Garnier (détail), inauguré en 1964, huile sur toile, 220 m2, Opéra national de Paris, Palais Garnier. © Jean-Pierre Delagarde / Opéra national de Paris / Palais Garnier © Adagp, Paris, 2023

8. Une Vie longue et Créative :

Marc Chagall continue à peindre jusqu’à la fin de sa vie. Il décède le 28 mars 1985 à Saint-Paul-de-Vence, en France, à l’âge de 97 ans. Son legs artistique demeure une source d’inspiration majeure pour un large éventail de créateurs, d’artistes contemporains jusqu’aux designers. Son impact demeure profondément enraciné dans l’inconscient collectif, nourrissant l’expression artistique à travers le temps.

Marc Chagall

9. L’Artiste des Cieux :

Chagall nourrissait une fascination profonde pour le thème du vol et des créatures célestes, ce qui se manifeste de manière évocatrice dans son œuvre. Ses personnages, souvent représentés en état de suspension dans l’espace, et les animaux qui les accompagnent ne sont pas simplement des éléments visuels, mais des symboles puissants de sa vision artistique. Ces images reflètent son engagement envers la spiritualité, illustrant son désir de transcender les limites terrestres et d’explorer des réalités plus élevées. Ainsi, chaque détail de ses tableaux devient une fenêtre ouverte sur son monde intérieur, où l’élévation devient une métaphore visuelle de sa quête spirituelle.

Marc Chagall "L'Oiseau de Feu" 1945

Maquette pour le rideau de scène de « L’Oiseau de feu » d’Igor Stravinsky, 1945. Gouache, encre de Chine, pastel, crayon coloré, 38,5 x 63,4 cm, Collection privée.

10. Chagall et son Message Universel :

Les racines juives profondément ancrées de Chagall sont une source d’inspiration constante dans son œuvre. Cependant, son art va au-delà des frontières religieuses et culturelles. S’immergeant dans une palette d’influences diverses, Chagall puise également dans d’autres cultures et religions pour enrichir sa création artistique. Cette fusion artistique transcende les distinctions traditionnelles et offre un message universel, où l’amour, la paix et l’harmonie deviennent des thèmes unificateurs. À travers cette démarche, Chagall illustre magistralement la capacité de l’art à célébrer la diversité humaine et à tisser des liens au-delà des différences, offrant ainsi une vision lumineuse et inclusive de l’expérience humaine.

Marc Chagall, La vie, 1964 Huile sur toile, 296 x 406 cm.

Marc Chagall, La vie, 1964 Huile sur toile, 296 x 406 cm.

Bonus: « L’Affaire Chagall » :

L’affaire Chagall, survenue à la fin des années 1980 et au début des années 1990, est une affaire criminelle de vol de tableaux du célèbre peintre Marc Chagall. Plus d’une vingtaine de lithographies et plus de soixante gouaches ont été dérobées, puis écoulées sur le marché de l’art entre 1988 et 1990, atteignant une valeur estimée à au moins 50 millions de francs, dont 19 millions à l’étranger. En 1994, une enquête policière est officiellement lancée à la suite d’une dénonciation téléphonique anonyme.

Vidéo:

Quatrième épisode de la saison 1 de la série « Portrait d’Artistes  : Marc Chagall,  Mon cirque se joue dans le ciel » 

« Notre Problème à tous »- Norman Rockwell

« Notre Problème à tous »- Norman Rockwell

« Images et Mémoires » met en lumière la manière dont des photographies emblématiques ou des oeuvres d’art continuent d’influencer notre compréhension du passé et de façonner notre avenir. »

« Notre Problème à Tous » de Norman Rockwell : Un Tableau Iconique du Combat pour les Droits Civiques

Auteur: Norman Rockwell

Titre original: « The Problem we all live with »

Date de création: 1964

Technique et dimension: huile sur toile, 91,4 × 147,3 cm

Description de l’oeuvre

Le tableau est une huile sur toile qui mesure 91,4 × 147,3 cm. Il représente Ruby Bridges, une jeune afro-américaine alors âgée de six ans, qui se rend dans une école de la Nouvelle-Orléans fréquentée uniquement par des enfants blancs, le 14 novembre 1960, lors du processus de déségrégation des noirs et des blancs. À cause des menaces proférées à son égard, elle est escortée par quatre adjoints du Marshal chargés de sa protection ; la peinture est cadrée de sorte que les corps des représentants de l’autorité soient coupés aux épaules, et donc que leurs visages n’apparaissent pas. Sur le mur en arrière-plan apparaît le mot « Nigger » (« Nègre ») — une violente injure raciale — ainsi que l’inscription « KKK », sigle du Klu Klux Klan. Une tomate écrasée sur le mur est également visible. La foule qui assiste à la scène n’est pas représentée, le point de vue adopté par le peintre étant le sien.

Origines de l’Œuvre

En 1963, alors que les États-Unis étaient plongés dans les remous du mouvement des droits civiques, Norman Rockwell, célèbre illustrateur et peintre, créa une œuvre qui allait devenir l’une des images les plus emblématiques de cette période tumultueuse. « Notre Problème à Tous » a été publié en tant que double-page centrale du magazine « Look » le 14 janvier 1964.

Cette peinture présente une scène simple mais profondément évocatrice : une jeune étudiante noire marchant flanqué de deux marshals fédéraux, escorté vers son école, avec un regard calme mais déterminé sur son visage. Rockwell a choisi de représenter Ruby Bridges, une jeune fille de six ans qui devint le symbole de l’intégration raciale dans les écoles publiques américaines.

L’Impact de l’Œuvre

« Notre Problème à Tous » ne se contente pas de capturer un moment précis du mouvement des droits civiques ; il incarne l’esprit de toute une époque. Cette image symbolise le courage des enfants qui ont été les pionniers de l’intégration scolaire, bravant l’hostilité et la résistance en quête d’une éducation équitable.

L’œuvre de Rockwell a contribué à humaniser le débat sur les droits civiques en mettant en avant le visage innocent et déterminé de Ruby Bridges. En dépit des tensions sociales, l’image transcende les frontières raciales et suscite un sentiment d’empathie et de compréhension.

Conséquences et Héritage

« Notre Problème à Tous » a eu des répercussions durables. En dépeignant la réalité du combat pour l’égalité des droits, Rockwell a contribué à sensibiliser le public américain aux injustices raciales. Son œuvre a été saluée pour son engagement envers la justice sociale, reflétant la volonté de l’artiste de prendre position à travers son art.

En 2011, le président Barack Obama a honoré Ruby Bridges en dévoilant une reproduction de l’œuvre à la  Maison Blanche. Cela témoigne de la pertinence toujours actuelle de cette image dans la conscience collective, rappelant à tous que l’égalité des droits est un combat qui appartient à tous.

« Notre Problème à Tous » demeure un témoignage artistique de l’histoire américaine, capturant l’esprit de résistance et d’espoir qui a caractérisé le mouvement des droits civiques.

Ruby Bridges et Barack Obama

Ruby Bridges et Barack Obama devant le tableau de Norman Rockwell, prêté pour l’occasion à la Maison Blanche, 2011.

"Notre Problème à tous"

Norman Rockwell en train de peindre « The Problem we all live with« , 1964

"Notre Problème à tous" - Ruby Bridges escortée

Ruby Bridges escortée sur le chemin de l’école par des U.S. Marshals, 1960

Images et Mémoire-« Fille brûlée au Napalm » de Nick Ut

Images et Mémoire-« Fille brûlée au Napalm » de Nick Ut

« Fille Brûlée au Napalm » de Nick Ut

Kim Phuc et Nick Ut

Nick Ut et Huỳnh Công Út

Auteur: Nick Ut
Date de création: 8 juin 1972

Origine de la Photo

La photographie « Fille brûlée au Napalm » a été capturée par le photographe vietnamien Nick Ut, de son vrai nom Huỳnh Công Út, le 8 juin 1972, pendant la guerre du Vietnam. À l’époque, Nick Ut travaillait pour l’agence de presse Associated Press (AP). La jeune fille au centre de la photographie s’appelle Phan Thị Kim Phúc, une enfant vietnamienne de neuf ans.

Contexte Historique

La guerre du Vietnam était à son apogée, déchirant le Vietnam du Sud et du Nord. Le 8 juin 1972, l’aviation sud-vietnamienne, alliée aux forces américaines, a largué des bombes au napalm sur le village de Trang Bang, dans le cadre d’une opération visant à repousser les forces nord-vietnamiennes. Les conséquences de cette attaque ont été catastrophiques pour la population civile.

Le Moment Capturé

La photo de Nick Ut immortalise le moment où Phan Thị Kim Phúc et d’autres enfants vietnamiens fuyaient le village après le largage de bombes au napalm. La petite fille, dévastée par les brûlures causées par le napalm, court nue sur la route, les bras écartés, exprimant l’horreur et la douleur. Ses yeux reflètent la terreur, créant une image puissante qui transcende les frontières culturelles.

Impact et Conséquences

La publication de cette photographie a eu un impact immédiat et profond sur le monde entier. Elle a contribué à galvaniser l’opposition internationale à la guerre du Vietnam. L’image a remporté le prix Pulitzer en 1973, soulignant sa signification journalistique exceptionnelle.

Sur le plan personnel, Kim Phúc a survécu à ses blessures et est devenue une militante de la paix, utilisant son expérience pour sensibiliser aux conséquences dévastatrices des conflits armés sur les civils, en particulier sur les enfants.

L’Héritage de la Photographie

« La Fille brûlée au Napalm » demeure une icône de la puissance de la photographie en tant que témoin visuel de l’humanité dans toute sa « beauté » et sa cruauté. Elle a contribué à changer la perception de la guerre et a renforcé le pouvoir des images pour influencer l’opinion publique et mobiliser l’action en faveur de la paix.

En conclusion, la photographie de Nick Ut transcende son statut d’image médiatique pour devenir un symbole intemporel des conséquences humaines des conflits armés, rappelant au monde les tragédies que l’on devrait éviter à tout prix.

Fille brûlée au Napalm
Phan Thi Kim Phuc
Kim Phuc
Images et Mémoire-Le Garçon du Ghetto de Varsovie

Images et Mémoire-Le Garçon du Ghetto de Varsovie

« Images et Mémoires » met en lumière la manière dont des photographies emblématiques continuent d’influencer notre compréhension du passé et de façonner notre avenir. »

« Le Garçon juif du Ghetto de Varsovie »: témoignage brutal de la répression nazie

Auteur: Anonyme

Date de création: Mai 1943

Lieu de conservation : le Mémorial de Caen (site web)

Contexte Historique

La photographie « Le Garçon juif du ghetto de Varsovie » est extraite du « rapport Stroop », un sinistre document produit par les nazis en 1943 pour « célébrer » la liquidation du ghetto de Varsovie. L’auteur de la photographie demeure inconnu, mais son impact historique est incontestable.

Description de la Photographie

La scène capturée est à la fois poignante et brutale. Un jeune garçon juif, clairement identifié par l’étoile de David cousue sur son manteau, est mis en joue par des soldats allemands. Son visage exprime la terreur et l’incompréhension face à la violence imminente.

La légende originale de la photographie en allemand, « Mit Gewalt aus Bunkern hervorgeholt » (Sorti de force des bunkers), souligne la cruauté avec laquelle les nazis ont forcé les habitants du ghetto à se rendre, jusque dans leurs derniers refuges.

Témoignage de la Répression Nazie

Cette image témoigne de la répression nazie brutale et systématique contre la population juive pendant la Seconde Guerre mondiale. Les soldats allemands, dépourvus de compassion, représentent la machine de guerre nazie qui a orchestré l’anéantissement des communautés juives en Europe.

Impact Historique

Le rapport Stroop, dont cette photographie fait partie, était destiné à montrer la puissance du régime nazi. Cependant, ces images ont, ironiquement, préservé la mémoire des atrocités commises. Elles ont servi de preuves documentaires lors des procès de Nuremberg, mettant en lumière l’ampleur de l’Holocauste.

Héritage Mémoriel

« Le Garçon juif du ghetto de Varsovie » est aujourd’hui un symbole tragique et frappant du sacrifice et de la tragédie de la Shoah. Elle rappelle la nécessité de conserver la mémoire de l’Holocauste pour honorer les victimes et prévenir toute résurgence de l’intolérance et de la haine.

En conclusion, cette photographie reste un témoignage visuel bouleversant de l’horreur vécue par la communauté juive du ghetto de Varsovie et constitue une part essentielle du devoir de mémoire collective.

Ghetto de Varsovie
Le Ghetto de Varsovie
Le Ghetto de Varsovie
VIDÉO: « Ghetto de Varsovie, les labyrinthes de la mémoire » • FRANCE 24
La Mort des Amants

La Mort des Amants

La Mort des Amants

Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d’étranges fleurs sur des étagères,
Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.

Usant à l’envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d’adieux ;

Et plus tard un Ange, entr’ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857

Illustration: « La Fiancée du vent », Oskar Kokoschka (1913)